Commentaires d’Anne
2012 est un millésime à très faible rendement dû à la coulure et au millerandage qui ont particulièrement touché les vieilles vignes.
Les vins rouges sont exceptionnels et bâtis pour la garde. Il va falloir savoir attendre tout particulièrement le Bourgogne Rouge et le Vosne Romanée « Les Barreaux » qui se montrent un peu austères pour le moment.
Pour les vins blancs, c’est un très grand millésime également avec de la fraîcheur et de l’ampleur sur des notes de fruits blancs et des touches exotiques.
Commentaires des journalistes
In Vino Veritas n°168 Octobre-Novembre 2014
Clos vougeot le Grand Maupertui 2012 : sa jolie robe grenat pourpre flatte l’oeil et stimule le nez. Ce dernier n’est pas deçu, la chair de cerise noire éclate presque violemment, l’explosion révèle dans le même instant des fragrances de cacao et d’écorce d’orange, puis fusent encore le cassis et la framboise, le tout bien poivré. La bouche croque le fruit et l’étoffe tanique ressemble à un boutis maculé de jus suave, cousu de baies affriolantes, ourlé d’épices douces. Un vrai régal fruité dont la fraîcheur allong e le plaisir sans fin.
Gault et Millau Hiver 2014/2015
De Soie et de velours, une propriété bourguignonne réunissant quelques-uns des plus belles parcelles de la Côte d’Or. Et ou la vigneronne a, sans se soucier de la tradition, choisi la finesse plus que l’opulence, la fraîcheur plutôt que la surmaturité du fruit. Anne Gros a une tendresse particulière pour le Clos Vougeot, ou elle se sent protégée par les murs. Elle est gâtée par son emplacement extraordinaire au sein de ce vignoble énorme et hétérogène. Les vignes de sa parcelle, situées en haut dans la partie sud du climat, ont un âge moyen de 60 ans, mais quelques unes sont centenaires. Anne a une affection particulière pour cet endroit, en raison de l’esthétisme de l’environnement. En travaillant ici, « j’aime me sentir protégée au sein d’un clos de murs, et avoir deant moi une mer de vignes et les tuiles du toit du château » déclare-t-elle. Si elle est fière de son Clos Vougeot, marqué par « une élégance cistercienne », elle affirme que son Richebourg se doit d’être « systématiquement » plus élégant, étant « un kilomètre devant » en termes de finesse. En parlant de l’étoffe de ses vins, elle met le doigt sur cette distinction: si le Clos donne un vin de velours, le Richebourg est de soie. Le fait d’être situé dans la partie Les Verroilles moins argileuse, plus caillouteuse, laisse son empreinte de finesse à son Richebourg. A ses débuts, elle a pourtant essuyé des critiques de la part de ceux qui attendaient un Richebourg plus conforme à sa réputation d’opulence. Elle se souvient d’une dégustation de Richebourgs à l’aveugle il y a 15 ans : elle n’a pas reconnu les siens mais les a bien notés ! Elle a eu ce jour-la une révélation qui l’a poussé à produire « un vin raffiné, plus sur la minéralité ». Bien lui a pris.
Richebourg 2012 : comme le préconise Anne Gros, dont les vins sont réalisés pour la garde, les très jeunes grands crus sont comme des bébés qu’il faut laisser gambader dans le verre. Elle aime ce millésime parce qu’elle trouve ses vins francs et nets, tendus sans être acides, mûrs sans être confits. Des trois grands crus en 2012, le Richebourg est le moins expressif avec un nez un peu fermé à ce stade, mais la bouche se rattrape avec un beau volume de fruit presque noir et pourtant subtil sur une trame d’acidité vibrante. Longueur impressionnante.
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