1996

Commentaires d’Anne

Le millésime 1996 nous a surpris de bien des façons : un débourrement normal, une floraison très précoce, rapide et régulière vers le 10 juin augurant une bonne quantité à maturité homogène ; un bel été finissant par de belles journées ensoleillées balayées par la bise, et des nuits exceptionnellement fraîches.

Après avoir maîtrisé le potentiel de la récolte fin juillet, le résultat fut une vendange d’une matière extraordinaire, saine et mûre avec un superbe équilibre œnologique.

Les vins sont gorgés de fruits rouges, noirs, voire exotiques, savamment rehaussés de touches épicées. Les tanins mûrs et gras expriment l’harmonie même des grands Pinots Noirs. La robe intense et brillante nous laisse sous un charme authentique.

Peut-être le millésime idéal ? L’expression la plus pure de son cépage et de ses terroirs ? Des vins à boire jeunes sur le fruit et le gras ; des vins à garder avec leur superbe support tanins et acidité.

Toutes ces qualités nous oriente naturellement vers un choix de mise en bouteille très simple. Les vins ne seront ni collés, ni filtrés afin de garder autant que possible toute leur harmonie née d’une nature généreuse.

Commentaires des journalistes

Bourgogne Rouge 1996 :

Le Bourgogne « Pinot Noir » 1996, à la robe rubis moyennement foncé, révèle des arômes de myrtille et de mûre cristallisée. Puissant, vif et dense, il déploie en bouche un fruité concentré et épais de cerise noire, légèrement nuancé de goudron. On décèle dans la finale persistante, outre d’autres arômes fruités et profondément mûrs, des tannins très souples. A boire dans les 5 ans

Guide des sommeliers 1998 : Robe rubis éclatante, peu marquée mais d’une remarquable luminosité, limpidité parfaite, jeune. Nez flatteur sur le cassis, la framboise, la mûre sur un fond de fleur, simple mais net. Corps sympathique avec du moelleux et des tanins qui demandent quelques mois pour se fondre. Un bon millésime en bourgogne qui a délivré plus de volume qu’en 1995. Il a fallu bien maîtriser les rendements sur le pinot noir pour sortir de beaux vins. Il est plaisant de goûter les appellations régionales de cette qualité.

Guide Hachette 1999 : Depuis 1995, Anne Gros dirige seule le domaine de son père François Gros. Son bourgogne 96 est sur son trente-et-un paré d’un drapé sombre et profond. Cerise, réglisse, vanille permettent d’aborder la suite avec élégance. Tout en finesse, flatté par une touche de fût bien fondu, souple et gras, il a vraiment de la classe. Provient, il est vrai, de Vosne-Romanée et a bien été élevé au milieu des grands crus. **

Chambolle-Musigny-La Combe d’Orveau 1996 :

Guide parker : Une robe rubis foncé et un nez élégant et dense de violette introduit le Chambolle-Musigny La Combe d’Orveaux 1996. Ce vin très corsé, extrêmement puissant et richement extrait, est bien marqué par la mâche et inonde le palais de ses généreux arômes de mûre, de cassis et de pamplemousse confit. Les tannins durs que recèle la finale ne manquent pas d’inquiéter, mais ils peuvent encore s’adoucir d’ici 3 ou 4 ans, et l’on découvrira alors un ensemble d’une excellente tenue, peut-être extraordinaire.

Guide Hachette 1999 : Grand amateur de chambolle-musigny, Alfred Hitchcock aurait pu offrir cette bouteille à l’une de ses merveilleuse héroïnes, afin de se faire pardonner tant de sueurs froides. Cerise foncée, elle est très aromatique (bourgeon de cassis, bonbon, banane). Le pinot et le fruit font ici bon ménage mais avec beaucoup de tempérament et presque de la vigueur ! **

International Wine Cellar – Tanzer – Avril 1998 : (les rendements ont été ici de 30 hl/ha. à comparer à 37 hl/ha pour le Vosne). Arômes exotiques et relevés de cassis et d’épices piquantes avec des notes distinctes de kiwi et de fruits de la passion. D’un contour plus ferme en raison de sa forte acidité. ce vin s’avère sec et compact. il est aussi plus tannique. 86-88.

Vosne-Romanée 1996 :

Guide Parker : Vêtu de rubis foncé tirant sur le noir, le Vosne-Romanée Les Barreaux 1996 évoque la pâte à gâteau imbibée de sirop de cerise et recouverte de peau de canard laqué. Massif, musclé et très concentré, il révèle une texture crémeuse et richement extraite, et regorge de notes de cerise noire, de mûre, de cannelle et d’épices orientales, en particulier de sauce à la prune. A boire entre 2002 et 2008.

Bourgogne Aujourd’hui N°21 : Élégance, densité, équilibre, ce vin à tous les dons ! Nez expressif de fruits rouges et noirs. Le fût neuf rehausse l’ensemble sans jamais le dénaturer. La texture en bouche est intense, tout en préservant une belle élégance. Un vin en harmonie !

Guide Hachette 1999 : Climat situé sur les hauteurs, à côté du fameux Cros Parantou dont henri Jayer a fait une apothéose. Il donne un vin typé aux arômes de violette, d’une couleur profonde, riche en alcool et d’une sensibilité féminine. Belle origine, bon travail. *

Le Guide des Sommeliers 1999 : Robe intense et soutenue. Nez très expressif de fruits rouges et noirs. Le boisé élégant rehausse l’ensemble sans rien dénaturer. Bouche intense mais qui reste élégante. Ensemble souple, dense et équilibré. Un vin très harmonieux. A boire à partir de : 2000. Maturité : 2005. Servir : en bouteille à 15°. 17/20

International Wine Cellar – Tanzer – Avril 1998 : Robe rouge très profond. Nez floral d’arômes de fruits noirs et de fumé. Ce « Village » voluptueux. dense et généreux montre une harmonie précoce vraiment charmante et se termine sur des tannins bien mûrs. 87-90.

L’Art et le Vin – N° 35 – Novembre 1999 : Il tranche aussi par la netteté de son attaque et la saveur non seulement grasse mais complexe, franchement épicé. (15/20)

Clos Vougeot  » Le Grand Maupertui » 1996 :

Guide Parker : Tout de noir vêtu, le Clos-de-Vougeot Le Grand Maupertui 1996 exhale des parfums de cerise crémeuse et d’épices orientales imbibés de chêne brûlé. Une explosion d’arômes richement extraits, massifs et puissants de cassis et de mûre envahit le palais, et l’ensemble se montre très corsé, incroyablement dense et bien marqué par la mâche. Il est difficile d’imaginer un vin plus concentré et plus intense. Sa finale, d’une longueur formidable, présente des tannins satinés, mais fermes. Si ce vin évolue de belle manière, la note que je lui ai attribuée semblera extrêmement sévère. A boire entre 2004 et 2012, voire au-delà. 

La Revue du Vin de France – Octobre 1998 : Il se caractérise par une robe soutenue, sombre et brillante, un nez intense de cuir et de fruit, avec un boisé d’une grande finesse, épicé et complexe. La bouche dévoile une immense matière d’une absolue maturité, des tannins parfaitement soyeux et d’un équilibre superbe, un boisé encore très marqué mais tout à fait équilibré avec l’ensemble du vin. Ce grand vin dominé par son terroir a bénéficié d’un élevage d’une grande classe, qui lui confère un superbe potentiel. *****

La Revue du Vin de France – Octobre 1998 – les 8 coups de cœur : Le plus racé : Domaine Anne Gros, Clos de Vougeot 1996. Heureux les amateurs éclairés qui ont eu la chance de se procurer quelques-uns de ces fabuleux flacons, hélas en rupture de stock ! Ce Clos de Vougeot confirme qu’Anne Gros produit les vins les plus racés de la famille. La robe apparaît sombre et brillante, le nez intense, d’une grande complexité, tandis que la bouche fait preuve de maturité et d’équilibre. Le boisé est encore très marqué au nez et à la bouche mais il s’équilibre parfaitement avec l’ensemble du vin. Tout cela signe un élevage de grande classe.

Guide Hachette 1999 : Dégusté l’année du neuvième centenaire de la fondation de Cîteaux – qui créa le Clos de Vougeot – voici un vin cistercien, austère et placé sous une règle rigoureuse que celle de saint Benoît. Intense et sombre, ce 96 profite d’un instant de détente pour chanter la framboise en grégorien. Son nez est un beau cloître ! Ce vin est considéré par le jury comme le n°1 de cette dégustation et, s’il ne vit pas neuf cents ans, il sera superbe pendant très longtemps. **

International Wine Cellar – Tanzer – Avril 1998 : Clos Vougeot. Très jolie robe sombre pour ce vin qui déploie un nez très parfumé, au caractère piquant et minéral avec des arômes de cassis et de chêne épicé. En bouche. il montre un contour très précis et une intensité aromatique remarquable grâce à une acidité bien vive. Vraiment frais et épicé, ce Clos Vougeot offre une finale magnifique et persistante. ferme sans être dure. II y a de la classe et de l’harmonie dans ce vin. 91-94.

Bourgogne Aujourd’hui N°33 – Avril 2000 : Au premier abord, ce clos avait été jugé durement et il a fallu une trentaine de minutes pour qu’il commence à s’ouvrir. Et pourtant… Richesse, longeur, chair de fruit, fermeté, rien ne manque pour donner une grande bouteille dans quelques années. Deux grappes trois-quarts !

Richebourg 1996 :

Guide Parker : D’un noir d’encre, avec un nez extrêmement serré de mûre, de cassis et de menthe, le Richebourg 1996 semble bien différent du cru précédent. Ce vin puissant et massif, généreusement doté d’une montagne d’arômes de cerise très mûre, de framboise et de cassis, révèle des tannins ronds et se montre d’un beau gras, très corsé, ample et épais en bouche. L’ensemble, fabuleusement puissant et richement extrait, impressionne par son ampleur, son équilibre, sa persistance sublime et son fruité dense. A boire entre 2005 et 2012, voire au-delà.

Bourgogne Aujourd’hui N°21 : « Ce vin manque de fraîcheur et d’énergie », commente une dégustatrice. Elle prouve une fois de plus qu’un grand cru est très difficile à juger aussi jeune. La texture est puissante et dense… et puis le domaine nous a habitués à de grandes choses. Alors, patience !

International Wine Cellar – Tanzer – Avril 1998 : Ce Richebourg arbore une superbe robe profonde, il déploie un nez pénétrant et intense d’arômes floraux de framboise noire et de minéraux. Merveilleusement crémeux et suave en bouche, il possède un extrait puissant capable de masquer la vivacité de son acidité. L’intensité et la précision de ses flaveurs sont tout simplement irrésistibles. D’une longueur remarquable mais tannique aussi, il offre un fabuleux potentiel de garde, mais il faudra l’attendre longtemps. 92-96.

La Revue du Vin de France – Octobre 1998 : On note une robe sombre violet soutenu, un nez intense de cuir, avec des notes mentholées d’une grande complexité. La bouche se révèle superbement concentrée, avec des tannins suaves et puissants, très complexe et témoignant d’une forte maturité des raisins. Ce grand vin tout en puissance affirme un boisé peut-être un peu trop soutenu.****

Guide Hachette 1999 : Profond et concentré, un richebourg qui n’y va pas par quatre chemins. Il est richebourg et n’en démord pas. Myrtille, poivre, cuir, il joue sur tous les registres pour composer un corps viril et subtil, rond et expressif, en pleine ascension et qui permet de croire en l’avenir. Coup de cœur pour les millésimes 91 et 95 ! **

Le Guide des Sommeliers 1999 : Robe opaque grenat intense, disque violine. Nez d’une grande franchise aux arômes fruités (cassis et mûre) bien mariés au boisé. Bouche grasse et veloutée soutenue par des tanins fins et sans dureté. Finale soyeuse et fine.

dégustateurs.com : Sans doute produit à une époque intermédiaire qui correspondait à la reprise par Anne de ce superbe petit domaine vosnien, le cru n’en possède pas moins une personnalité complexe et une intensité rare. Marqué comme il se doit par le côté tendre du millésime, il développe une puissance et une fraîcheur étonnante et paraît beaucoup plus jeune que ce que son « vintage » indique. couleur sombre et nez puissant sur les épices, le pruneau et la mûre avec une complexité affirmée. Bouche dense, compacte et très tonique qui possède des tanins encore un peu fermes mais une très belle énergie. Élevage discret aujourd’hui et longue finale. Un beau vin. Très bien. Un monument ! tout est parfait avec un bel équilibre matière et tanin, plus la finesse. Une bouteille magnifique élaborée par une jeune propriétaire qui fait désormais partie des grands vignerons de ce monde. A boire à partir de : 2005. Maturité : 2007. A boire avant : 2020. Ouvrir : 1 h avant. Servir : en bouteille à 16 °. 19/20

François Audouze Août 2010 : Le Richebourg Anne Gros 1996 est, à mon sens, une des preuves de l’existence de Dieu. J’ai rarement bu un vin à l’équilibre sensoriel aussi réussi. J’ai bu des grands bourgognes typés. Celui-ci est une leçon, car il n’ a aucune aspérité.C’est l’équilibre dans le charme le plus absolu. Quel grand vin, subtil, caressant, féminin, intense dans la subtilité. On est dans un rêve éveillé. La viande à la chair douce de ce grenadin de veau épouse parfaitement le discours de ce Richebourg parfait. Si Henry Jayer avait des vins archétypaux, je ne suis pas loin de penser que Anne gros est dans cette même ligne. Quel privilège que ce grand vin !

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