2001 – GaultMillau

Quand je suis à la vigne, la cave me manque, et la vigne me manque quand je suis à la cave.

Quand on s’appelle Gros, à Vosne-Romanée, il reste à se faire un prénom. On peut être Jean et avoir un fils Michel, se nommer Gustave et Colette, frère et soeur de Jean (Gros Frère et Sœur), ou Anne-Françoise Gros – fille de Jean et sœur de Michel (A.-F. Gros)- en vinifiant des côtes-de-nuits à Pommard en Côtes de Beaune, voire encore Anne et François Gros, nièce et frère de Jean Gros (devenu le Domaine Anne Gros).

C’est en 1987 que François Gros a manifesté les premier signes d’une maladie qui l’a contraint à passer la main à sa fille. Une fille qui s’avoue nulle en math et en latin, mais qui savait vouloir faire du vin. De la vigne ou du vin? Sortie de la formation pour adultes avec un diplôme de technicienne en œnologie, elle a plongé dans le domaine avec ses premières vendanges en 1988.
Treize après, elle reconnaît balancer entre les deux : « Quand je suis à la vigne, la cave me manque et la vigne me manque quand je suis à la cave. » II est vrai que bien des choses ont changé depuis que Gros Père et Fille s’est mué en Anne Gros. Le père vendait une grande partie de la récolte au négoce et le reste aux touristes de passage. Anne a investi, le négoce reste désormais sur sa faim et il passe beaucoup moins de touristes. Le vin se vend désormais exclusivement en bouteilles et s’exporte autrement que dans un coffre de voiture des vacanciers. Résultat : les vins signés Gros se retrouvent à un même niveau de qualité, quelle que soit la branche de la famille.