2002

Commentaires d’Anne

L’année a commencé sous de doux auspices. Les pluies de printemps ne gênant pas trop le travail du sol. Les travaux de taille terminés à temps, le débourrement a eu lieu assez précocement, nous laissant quelque peu perplexes quant aux risques de gelées de printemps. Mais les mois d’avril et mai se sont déroulés sans problèmes.

La floraison a commencé vers le 10 juin et sous un temps perturbé s’est étalée jusqu’aux environs du 20 juin. Aussi, nous nous attendions à quelque millerandage… Il y eut de tout : de jolies grappes à petits grains et de plus grosses… impressionnantes…

Certaines parcelles préparées à une future taille royat ont bénéficié de grands soins d’épamprage, limitant d’office la charge de récolte. La pression mildiou n’a pas été très forte en raison de faibles pluviométries. L’oïdium a été contenu par des traitements au soufre judicieux pendant les périodes chaudes. Pas d’intervention d’insecticides… Bref, un vignoble sain avec des grappes parfaites jusqu’à fin août. Cela pourrait être un rêve…

Les pluies de début septembre ainsi que la fraîcheur ont stoppé la maturation. Puis, retour du sort, le vent du nord-est s’est mis à souffler vers le 10 septembre, séchant les foyers de botrytis, concentrant les sucres et les acides… Le miracle… les vendanges ont commencé le 20 septembre et se sont terminées le 1er octobre par les raisins blancs.

Les peaux épaisses des raisins rouges et le faible rendement en jus nous ont donné de beaux tannins et de belles robes bien limpides. Il ne fallait surtout pas pousser les choses… la noblesse de ce millésime se révèle par une nature pure. Les vins blancs ont très bien mûris par la concentration du vent et nous donnent entière satisfaction ; purs, gras, droits par leur fraîcheur, fruits nets… potentiel de plaisir…

Commentaires des journalistes

Chambolle-Musigny « La Combe d’Orveau » 2002 :

www.elitewine.com – 26 novembre 2002 : Robe très sombre, ce qui n’est pas habituel pour le cru au domaine. Très beaux arômes torréfiés et minéraux. Bouche nerveuse sur les fruits rouges. Encore un vin très agréable.

Richebourg 2002 :

Bourgogne Aujourd’hui – Août 2004 : Richebourg Grand Cru **. Richesse, longueur, finesse, complexité… Le vin a échoué à une dixième de point de la troisième grappe en raison d’un boisé un rien trop marqué. Une grande bouteille pour demain…

www.elitewine.com – 26 novembre 2002 : Encore un vin avec une couleur magnifique. Nez sur les fruits noirs et les épices avec cette petite touche fumée caractéristique qui signe les grands Vosnes. En bouche, suavité et équilibre sont les deux maîtres mots de ce vin au grain serré. On retrouve les fruits noirs avec encore plus d’intensité qu’au nez. Il est trop tôt pour juger de la complexité de ce vin, mais la longueur est déjà digne d’un Grand Cru. La catégorie d’excellence lui semble déjà acquise.

Bourgogne Aujourd’hui  Août/Sept.2012 : robe intense et encore très jeune. Nez marqué d’arômes de fleurs rouges, d’épices, avec une touche grilléé, épicée, torréfiée. On retrouve en bouche le grain à la fois gourmand, croquant et pur du Clos, avec toutefois un peu plus de longueur en bouche.  17

Clos Vougeot 2002 :

L’art et le vin n°59 – Octobre 2005 : Grande Bouteille s’il en est ! mais que de verrous fermés à double tour ! On perçoit certes le généreux volume, on devine une complexité phénoménale, mais les volutes, les carrés de ciels bleus, les échappées vers les lieux où les fleurs se délectent d’azur et admirent leurs reflets dans les transparences qui sourdent là où de généreux printemps se sont installés…tout cela se lit en promesses mais se vit en frustrations. (provisoires).
Un seul mot qui est aussi un impératif résume le tout : attendre !

L’art et le Vin – Juillet 2004 : Ici on ajoute une bonne dose de profondeur aux éloges du Vosne. La complexité au nez est fabuleuse : un camaïeux de parfums de fruits et de terre « booste » ce vin et l’éloigne définitivement des sentiers battus pas si rares à l’intérieur du Clos Vougeot.

www.elitewine.com – 26 novembre 2002 : Couleur sombre avec beaucoup de profondeur. Nez torréfié et sauvage, très puissant. La bouche exprime parfaitement la grande qualité de la matière première sur les fruits noirs bien mûrs (prunes) mais sans aucune trace de surmaturité. Un vin d’une grande richesse, qui tapisse déjà le palais mais qui sait aussi rester dense et nerveux. Un très beau vin et un candidat pour entrer dans la catégorie d’excellence d’Elite Wine.

Bourgogne Aujourd’hui  Août/Sept.2012 : le beau millésime classique ressort dans des arômes complexes, à peine évolués, de fruits rouges, de grillé, de réglisse… En bouche, le grain à la gourmandise du fruit bien mûr, le tout avec beaucoup de pureté et de finesse.  16,5

Vosne-Romanée « Les Barreaux » 2002 :

La Revue du Vin de France – Novembre 2004 : Très noble, paré d’une belle couleur, ce vin très complet exprime une légère note grillée et dévoile une très belle texture.

L’art et le Vin – Juillet 2004 : On franchit un palier. Le nez est quasiment éblouissant, la trame du vin d’une belle finesse, les tanins élégants, les épices ont de l’esprit et l’équilibre est souverain. Du charme à revendre, de quoi forcer tous les éloges. Woahhh !

Bourgogne Aujourd’hui – Août 2004 : Village Les Barreaux ***. Nez intense, avec beaucoup de classe. En bouche le vin combine richesse, soyeux et une trame tendue, pour donner un ensemble d’un équilibre parfait. Superbe village !

www.elitewine.com – 26 novembre 2002 : Noir comme de l’encre avec des reflets bleus. Le nez est minéral et la présence en bouche est extrêmement concentrée sur les fruits noirs et les épices. Belle longueur et bonne complexité. Un vin où le terroir impose déjà sa marque au cépage. Beau vin.

Bourgogne Rouge – Hautes-Côtes de Nuits 2002 :

www.elitewine.com – 26 novembre 2002 : Vin de couleur rubis, intense et brillant. Nez fin et fruité très naturel. Bouche gourmande sur les fruits rouges. Agréable.

Bourgogne Blanc – Hautes-Côtes de Nuits 2002 :

Un Amateur : Quelle belle bouteille, pleine d’authenticité et de charme, ou l’on trouve à la fois la belle pureté d’un vin nature et en même temps plein de caractère, comme sa vinificatrice. La bouteille passe par différentes phases, disons 4 ou 5, au fil des jours:

1 – ouverture: c’est le caractère qui domine, avec du beau végétal et un peu de minéral, mais dans l’harmonie d’un beau profil. A ce stade le vin frappe fort, s’impose.

1 bis – le soir: on est encore dans le même registre, le nez est peut être légèrement en retrait mais la bouche s’impose encore plus.

2 – le lendemain: c’est la phase ingrate. Le vin apparait un peu amolli évoquant le Chardonnay légèrement oxydé: « linge mouillé » discret.

3 – la 3ème phase, quoique différente de l’ouverture a un grand charme: il faut même dire « encore plus de charme » quoiqu’un peu moins de caractère: la dominante est de gras soyeux, avec de belles saveurs de Chardonnay très mûr : cire.

4 – en 4ème phase, même si c’est un peu étonnant, le vin reprend de la vigueur. Sans retourner exatement au tout début, on trouve une sorte de synthèse entre la phase 1 et la phase 3.

Bravo !

Guide Hachette 2005 : Cuvée marine ? Sans doute s’agit-il d’un bout d’chou car il faut remonter cent cinquante millions d’années pour avoir ici les pieds sur la plage ! Mais il est vrai aussi que l’on trouve souvent des fossiles marins dans les vignes. Ce chardonnay or vert, beurre frais accompagné de notes de sureau n’est pas fait pour le tour du monde en solitaire. Mais il a du vent dans les voiles et il ne démâtera pas. Offrez-vous une croisière avec lui en 2005 !

Gilbert & Gaillard – service dégustation – Cuvée Marine : Robe d’un beau jaune clair lumineux. Nez fin et expressif, aux accents minéraux, toastés et fruités. La bouche séduit par son équilibre gras-fraîcheur, sa texture soyeuse et la netteté de ses parfums. Plaisante finale acidulée. 85/100.

Bourgogne A.O.C. Chardonnay 2002 :

Guide Hachette 2005 : Fille de François Gros, Anne a reçu l’un des nombreux domaines provenant de la succession Louis Gros (1951) à Vosne-Romanée. « Je fais tout » disait-elle naguère, « y compris l’enjambeur… sauf planter les piquets ! » Clos de Vougeot et Richebourg sont les fleurons de la maison. Produit pour élargir la carte et offrir un peu de blanc en pleine terre à rouges, son 2002 est un joli vin pour l’appellation. Couleur sans problème. Nez au boisé discret. La bouche est fine, assez longue, encore un peu vive. A attendre un an ou deux avant de l’offrir à une viande blanche à la crème.

Gilbert & Gaillard – service dégustation : Robe or pâle. Nez expressif, aux accents toastés et fruités (fruits à chair blanche). Attaque charnue, du gras. Les parfums boisés prennent le dessus en finale. Un bourgogne de bonne facture. 83/100.

Bourgogne rouge 2002 :

La Revue du Vin de France – Novembre 2004 : Pinot noir. Pur, élégant, classique, d’une très grande finesse.

NOS MILLÉSIMES